Entretien de Gilles avec Stéphane Malhiot

[vc_row][vc_column width= »1/4″][vc_single_image image= »11654″ full_width= »1″ opacity= »100″][vc_single_image image= »11655″ full_width= »1″ opacity= »100″][/vc_column][vc_column width= »3/4″][vc_column_text]Un grand nombre de nos membres s’adonnent à la pêche en lac. Cette pêche est plus difficile que la pêche en rivière selon les experts. Stéphane a su combler les attentes de nombreux pêcheurs en donnant le cours sur les techniques de pêche en lac et en les accompagnant lors de sorties en pourvoirie afin de mettre en pratique cet enseignement.

Q. D’où vient votre intérêt pour la pêche à la mouche?

R. J’ai commencé à pêcher à la mouche vers l’âge de 15 ans, ça fait déjà 37 ans. Mon père suivait des cours de lancer et de montage chez René Pétrin à Saint-Thomas D’Aquin et c’est comme ça que l’intérêt s’est manifesté.

Q. Comment s’est développé cet intérêt pour la pêche à la mouche?

R. Ma première canne a été une Cherrywood de Berkley 9’ soie 8-9. C’était un ensemble moulinet et soie. J’ai commencé à fabriquer mes premières mouches vers l’âge de 16–17 ans avec un ensemble de montage de mouche, étaux et matériaux de montage. Je pense que ma persévérance et ma détermination ont contribué au développement de mon intérêt pour la pêche à la mouche. Comme je le dis souvent, j’ai eu et j’ai la chance d’être bien entouré d’excellents pêcheurs dont un qui est un grand ami personnel, Claudel Déry. Peu importe l’âge et l’expérience, il y a tant à apprendre de ce magnifique sport, il suffit d’observer pour apprendre.

De 1987 à 2004, cela a été des années de découvertes, que ce soit de compagnons de pêche, de nouvelles rivières au Québec (Chaudière, St‑François, Richelieu, Magog) et aux États-Unis (Vermont) et de boutiques spécialisées pour l’achat de matériel de montage et de cannes.

L’année 2004 a été charnière dans mon développement de pêcheur à la mouche. C’est l’année où mon compagnon de pêche, Claude Bédard, m’a proposé de faire partie d’une équipe de pêche à la mouche de l’Ontario pour le championnat canadien qui avait lieu à Montebello au Kenauk Nature (Québec). C’est là que j’ai appris à pêcher en lac. Avec l’équipe, Les Chiens d’Eau (Water Dog’s), on a fait plusieurs championnats au Canada (Alberta, Colombie‑Britannique, Ontario et au Québec).

En 2010 avait lieu le 2e Championnat provincial dans la région de Mont‑Tremblant, en équipe de deux, mon ami Claudel Déry et moi avons terminé 3e pour la médaille de bronze.

De 2010 à 2016, j’ai été « pro staff » LOOP Canada.

En 2012, au 10e Championnat canadien de pêche à la mouche à Mont‑Tremblant, notre équipe Les Chiens d’Eau, avec Claudel Déry comme nouvel équipier, s’est classée 2e pour la médaille d’argent.

L’année 2019 en est une autre de changement, j’ai réuni deux passions la moto d’aventure et la pêche à la mouche. Durant l’hiver 2019, j’ai préparé un voyage de pêche en moto au Colorado et dans l’Utah en solo. Malgré ma mésaventure en Utah, je suis en train de préparer ma prochaine aventure pour 2020, un voyage en moto dans le Wyoming (parc de Yellowstone) et le Montana.

Q. Vous êtes membre des MMM depuis quelle date?

R. Je suis membre depuis 2015 environ.

Q. Quelle est votre implication au sein des MMM?

R. Mon implication avec le MMM a débuté en 2014, Claudel Déry m’avait demandé d’être accompagnateur pour la sortie de pêche en lac à la pourvoirie St-Zénon.

En mai 2015, sans le savoir, une amitié avec les membres et le club des MMM prend son envol. Claudel Déry me propose de faire une journée d’initiation à la pêche en lac de style Loch-Style (pêche à la dérive) à la pourvoirie Baroux. Par la suite, il y a eu une journée d’initiation à la pêche à la nymphe sur la rivière du Diable. Suite à l’engouement des membres, on a décidé de répéter ces deux activités pour 2016. C’est à partir de l’été 2016 que j’ai proposé à Claudel Déry que nous montions un cours sur la pêche en lac pour l’hiver 2017 avec sortie pour mettre en pratique les techniques apprises durant l’hiver. À notre grande surprise, cela a suscité un engouement pour ce style de pêche. Suite aux commentaires des membres, nous avons récidivé à l’hiver 2018 avec quelques changements.

Je suis toujours, quand le temps me le permet, disponible soit comme instructeur ou accompagnateur et aussi pour répondre aux questions en privé sur le net. J’ai eu et j’ai la chance d’être bien entouré par d’excellents pêcheurs et, pour moi, c’est tout à fait normal de partager ce que j’ai appris de mes observations. Il ne faut jamais oublier que nous avons toutes et tous été débutants!

Q. Vous avez été désigné bénévole de l’année par le C.A. des MMM, que ressentez-vous?

R. Ouf, ça été beaucoup d’émotions! C’est plus facile pour moi de donner que de recevoir, c’est gratifiant d’être reconnu par ses pairs. C’est un gros merci que j’ai reçu et j’en suis très reconnaissant.

Q. Comment voyez-vous l’avenir de la pêche à la mouche?

R. L’avenir de la pêche à la mouche, je la vois fleurissante! Tant et aussi longtemps qu’il va y avoir des clubs comme les MMM, des passionnés, des pécheurs qui partagent leur savoir, et bien, la pêche à la mouche va demeurer vivante. La pêche à la mouche est un partage de savoir!

Gilles Dubé, président[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

Entretien de Gilles avec Selma Aïssiou

[vc_row][vc_column][vc_column_text]Le but de ces entretiens est de faire connaître des membres qui ont contribué à l’essor de notre association. Notre groupement est membre associé de la Fédération québécoise du saumon atlantique. Nous avons plusieurs membres qui pêchent le saumon. C’est pourquoi je m’entretiens avec Selma Aïssiou, présidente de la section de Montréal de la FQSA qui contribue à la promotion de notre association.

Q. D’où vient votre intérêt pour la pêche à la mouche?

Bonjour Gilles,

Bonjour à tous les membres-lecteurs de l’association des M.M.M.,

Comme bien des pêcheurs à la mouche, mon intérêt pour ce qui est devenu ma passion, au fil des ans, remonte à ma tendre enfance. Alors que j’avais environ 3 ans, j’ai été initiée à la pêche par mon père et mon oncle, sur le bord de la mer Méditerranée. Je les suivais littéralement partout! Ensuite, nous avons immigré au Canada, j’avais environ 7 ans. J’ai continué à pêcher, mais dans le fleuve Saint-Laurent, cette fois. À l’époque, je peux même dire que ma passion m’avait aidée à me faire des amis… Je les ai tour à tour initiés à la pêche et nous nous retrouvions tous les jours après l’école, au bord de l’eau à Verdun, petit coffre et canne au lancer léger en mains! Nous devions avoir deux cannes pour « toute la gang », mais le plaisir était aussi de partager. D’ailleurs, je me souviens encore des gentils membres de l’ancien club de bateaux V.M.B.C., qui nous encourageaient et qui nous donnaient leurs « meilleurs leurres » et trucs, car déjà en 1991, ils trouvaient beau de voir des jeunes pêcher. Comme quoi, la préoccupation pour la relève en pêche sportive…

Puis, un soir, en voulant faire un dernier lancer, j’ai accroché le bout de ma canne dans un arbre et celle-ci s’est brisée dans mes mains… Il fallait voir la tristesse collective qui s’en est suivie! En plus, c’était la canne de mon père. Comme nous n’étions pas riches et que mes deux parents devaient travailler d’arrache-pied pour subvenir à nos besoins, laissez-moi vous dire qu’il n’a jamais été question d’acheter une canne à pêche de remplacement. Je me souviens, j’avais trouvé cet été-là très long…

 

Quelques années plus tard, au début de mon adolescence, en marchant sur la rue Wellington à Verdun, mes amis et moi avons découvert cette Maison de Jeunes (MDJ) très, très particulière… D’abord, nous avons pris notre courage à deux mains, puis avons décidé d’y entrer malgré la grosse musique forte et la gang de « vieux » de 16‑17 ans qui bloquaient l’entrée. Je ne le savais pas encore, mais cette MDJ allait changer ma vie! Nicole et Fabienne, deux animatrices de l’époque, nous ont admirablement bien accueillis en nous présentant à tous les jeunes sur place, ce qui nous a donné le goût de revenir. Puis d’une visite à l’autre, entre une manche de ping-pong et une partie de Mississippi, j’ai décidé d’aller voir ce qui se passait au 2e étage… Bon, je rasais les murs tellement j’étais gênée, mais quelle ne fut pas ma surprise en voyant toutes ces photos de jeunes tenant un poisson dans leurs mains…et on voyait même sur l’une d’entre elles une fille brandissant un énorme poisson : un saumon atlantique! C’est alors que Marie-Ève s’est approchée pour m’expliquer que j’étais devant le « mur des célébrités » et que ce saumon-là, elle l’avait capturé pendant un camp d’été en Gaspésie, organisé avec l’aide d’un certain Monsieur François Chapados. Quoi?! Je veux participer à un camp d’été moi aussi! Et c’est ainsi que j’ai découvert l’existence du groupe de pêche à la mouche de la Maison de jeunes Point de Mire de Verdun… Dès l’âge de 13 ans, je commençais à développer ma passion pour ce sport hors du commun, surtout à Montréal, il faut l’avouer. On nous apprenait à lancer, à faire les principaux nœuds et même à monter des mouches! Chaque jour qui passait, je développais cette passion grandissante en ajoutant un nouveau mot à mon vocabulaire et en enrichissant ma culture halieutique. Les termes waders, caddis, salmo salar, soie, nœud d’anguille, nymphing, tinsel, marabout, krystal flash, down stream, rotation, alouette… n’avaient plus de secrets pour moi! (Rires!) Cette même année-là, je participais au salon « Sportsmen » avec la MDJ, à Montréal, et j’étais en mesure d’aider les nouveaux qui voulaient faire partie de notre groupe, en leur transmettant les connaissances que j’avais acquises. Wow, et moi qui pensais ne plus jamais pêcher de ma vie…

 

Au fil des ans, mon implication à la MDJ m’a menée à y travailler pendant 4 étés de suite, puis à y consacrer presque tous mes temps libres, une fois mes études universitaires terminées. Que ce soit pour participer à des événements et activités d’autofinancement, pour accompagner les jeunes et animateurs aux différents salons de chasse et pêche dans la province, pour enseigner le lancer et la précision en gymnase ou pour les guider lors de leur première sortie de pêche au saumon, j’étais toujours prête, « leur bénévole #1 », comme disaient Mario et Joannie, en riant! On rigole beaucoup avec ça, mais il y a plusieurs bénévoles passionnés qui sont venus nous rencontrer à la MDJ. Par exemple, je me souviens de Claudel Déry qui nous a appris à monter des CDC, de Gilles Vaillancourt qui nous a transmis ses notions d’entomologie, de Paul Leblanc qui nous a montré comment monter sa célèbre Orange grey ghost , d’Yvon Gendron qui m’a appris à « tourner du poil » de chevreuil correctement ou encore de Claude Bousquet qui nous a divulgué tous ses secrets concernant sa fameuse trottinette (et autres mouches mystérieuses)!

Aujourd’hui, à l’aube de la quarantaine (quand j’arrondis…(Rires!)), je me considère extrêmement chanceuse de pouvoir combiner deux de mes plus grandes passions dans la vie. Le jour, j’enseigne dans une école primaire de Verdun et le soir, après le travail, savez-vous ce que j’aime le plus faire? Vous l’aurez peut-être deviné. J’adore me promener sur le bord de l’eau avec mon chien Ralf, petit coffre et canne à mouche en mains…

Q. Vos diverses implications dans la pêche à la mouche?

Depuis plusieurs années déjà, j’ai l’honneur de participer au Mentorat organisé par la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), qui a lieu durant le week-end de la fête du Travail. En tant que mentor, j’accompagne deux pêcheurs/pêcheuses le samedi et deux autres le dimanche. En bref, mon rôle est de les initier au monde du saumon et comme nous passons la journée ensemble, à l’air pur sur le bord d’une belle rivière, j’en profite pour aborder plusieurs sujets (techniques, types de lancers et de cannes, mouches, nœuds, équipement, lecture d’une rivière, sécurité, etc.) Vous en conviendrez, un week-end pour apprendre tout ça, c’est impossible! Toutefois, le but premier d’un mentor est de transmettre sa passion… Je me dis que de toute manière, le reste viendra avec le temps… et la pratique! Petite parenthèse : grâce aux réseaux sociaux, je remarque que la plupart de ceux et celles que j’ai initiés continuent de pêcher au saumon et cela m’encourage au plus haut point!

 

En plus des mentorats à la fête du Travail, je m’implique au niveau du Mentorat Féminin de la FQSA, organisé par mon amie Sylvie Tremblay. Par ailleurs, comme l’expression le dit si bien, « jamais 2 sans 3 »! À chaque fin août, je me retrouve sur la rivière St-Jean-Saguenay, avec une autre belle équipe de mentors passionnés, comme Louise Laparé et Suzanne Beaudet. C’est une belle initiative locale à laquelle on m’invite maintenant depuis 2015.

En 2011, j’ai décidé de pousser ma technique de lancer et d’enseignement à un niveau supérieur, ce qui m’a amené à lire et étudier les ouvrages des plus grands, telle que Joan Salvato Wulff (mon idole!), que j’ai d’ailleurs rencontrée à son école dans les montagnes Catskill. Je vous conseille fortement son livre, Joan Wulff’s Fly-Casting Techniques, si vous ne le possédez pas déjà! Ainsi, en mai 2012, grâce au précieux soutien de mon ami Pascal Moreau, j’ai réussi à passer les examens écrits et pratiques pour obtenir ma certification d’instructrice de lancer (C.I.), décernée par Fly Fishers International (anciennement Federation of Fly Fishers), basée dans le Montana. Tous mes efforts ont finalement porté fruit, il ne faut jamais abandonner!

Comme j’aime me tenir occupée, mon implication dans le monde de la pêche à la mouche ne s’arrête pas là… D’abord, je suis très fière de m’être impliquée pendant deux ans sur le conseil d’administration de la FQSA, à titre de présidente régionale de Montréal. Ça m’a permis de voir une autre facette du monde de la pêche au saumon. Avec la fusion récente de la FGRSQ et FQSA, les dossiers n’étaient pas simples, mais j’ai beaucoup appris en tant qu’administratrice. De plus, depuis une quinzaine d’années, je collabore avec le magazine Sentier Chasse-Pêche à titre de photographe (avec Mario Viboux), puis au niveau des réseaux sociaux, plus récemment. De temps à autre, je suis invitée à donner des ateliers et conférences lors de divers événements liés à la pêche à la mouche (ex : programme Fauniquement Femme de la FédéCP) et même dans certains médias, pour partager ma passion. Sur le plan de l’équipement, je suis également pro-staff depuis une dizaine d’années, pour les compagnies SAGE, REDINGTON et RIO PRODUCTS. Plus localement, j’organise avec mes élèves du primaire des ateliers d’initiation à la pêche à la mouche, en collaboration avec les ados de la MDJ Point de Mire. Au menu, pratique de lancers au parc du coin, éthique & pêche sportive, biologie, entomologie et midis « montage de mouches ». Le tout se termine par une sortie de pêche dans un plan d’eau où les jeunes sont certains de capturer une truite avec les mouches qu’ils ont montées eux-mêmes… Des moments magiques qui resteront gravés dans leur mémoire!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Q. Vous a été élue présidente de la section de Montréal de la FQSA, quel est votre rôle?

En effet, je siège sur le conseil d’administration (C.A.) de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, à titre de représentante des membres habitant la grande région de Montréal. Bien que je ne m’attendais jamais à m’engager un jour à ce niveau quand même assez « politique », j’ai accepté avec plaisir cette opportunité qui m’a permis de mieux comprendre l’ensemble des enjeux liés à la pêche au saumon.

En bref, selon nos statuts et règlements généraux, les présidents régionaux restent en fonction pour une durée de deux ans et disposent des pouvoirs généraux qui leur sont dévolus en tant que membres du C.A. Ils représentent l’ensemble des acteurs liés à la conservation du saumon atlantique ainsi qu’à la pratique, l’organisation et la gestion de l’activité de pêche sportive. Un président régional doit participer aux C.A. de la FQSA, qui ont lieu au siège social, à Québec, ou à tout autre endroit prédéterminé. Ce conseil d’administration doit se réunir au minimum deux fois par année, mais c’est au besoin et selon les situations qui se présentent. Pour vous donner une idée, jusqu’à maintenant (décembre 2018), nous avons été convoqués à 11 C.A. Disons que ça me garde plus qu’occupée, pour ne pas dire exceptionnellement surchargée. À titre d’exemple, nous sommes appelés à travailler en comité et sur plusieurs projets d’envergure, tels que le Plan de développement de la pêche au saumon et de la pêche sportive au Québec (2017-2022), qui est issu d’un investissement de 14 M $ du gouvernement du Québec et qui divise en plusieurs volets les enjeux relatifs au développement de la pêche au saumon, comme les infrastructures d’accueil et d’accès, la protection de la ressource, la promotion et la sensibilisation, etc.

Par ailleurs, un président régional doit s’adjoindre un(e) vice-président(e) et un(e) secrétaire pour soutenir la mise en place d’un petit comité régional (structure qui reste encore à bien développer). De plus, il peut être appelé à participer aux Tables Faune Régionales, à supporter les membres en région pour régler les problématiques et conflits, à collaborer au développement régional d’activités liées à la pêche sportive (ex : Festival PALM, Cocktail dînatoire, etc.) et plus encore.

Enfin, un président régional doit promouvoir l’adhésion à la FQSA de membres de sa région. Je profite de cette occasion pour remercier tous ceux et celles qui soutiennent notre Fédération et qui contribuent, par le fait même, à la conservation et à la défense du saumon et de ses habitats, à la promotion et à l’amélioration de la qualité de pêche, à l’éducation relative à l’environnement en lien avec le saumon et le programme Histoire de saumon et finalement, au rayonnement des plus belles rivières du monde…

Q. Quel est l’avenir tant en ce qui concerne la conservation du saumon que la relève chez les pêcheurs au saumon?

C’est une excellente question. Je crois que les deux vont de pair… Si nous voulons assurer la conservation du saumon, à long terme, nous devons garantir une implication sociale et assurer une relève solide de pêcheurs à la mouche passionnés et surtout, impliqués.

D’abord, en ce qui concerne la conservation du saumon, nous ne pouvons nier le fait que plusieurs obstacles écologiques nuisent à son avenir, sans compter la nature même de l’espèce. En tenant compte de la mortalité naturelle et de la prédation, seulement 4 saumons adultes issus des 8 000 œufs initiaux reviennent dans leur rivière, après avoir séjourné en mer. De plus, ajoutons les autres facteurs que nous connaissons, tels que la prolifération des stocks de bars rayés, les phoques, les fous de Bassan, le réchauffement climatique, les maladies entraînées par l’aquaculture… Enfin, il n’est pas question d’un seul problème, mais certainement d’un ensemble de facteurs qui ont mené au déclin du saumon dont il est question. Ceci étant dit, la solution n’est pas si simple et ne repose sûrement pas sur l’élimination d’un seul de ces facteurs ou la mise en place d’une seule pratique miraculeuse… Heureusement, c’est aussi l’un des rôles de la FQSA et de la Fondation Saumon, de veiller à une intervention variée et équilibrée, en soutenant financièrement des études et des projets qui s’attaquent à chacun des vecteurs nommés précédemment, par exemple. Malgré tout, en comparant l’évolution des stocks de saumons dans les rivières québécoises par rapport à toutes celles de l’est du Canada, je me permets de rester optimiste et de croire en la gestion efficace de notre ressource, en faisant confiance à toutes ces organisations et associations locales qui font des pieds et des mains pour assurer, de près ou de loin, la surveillance du territoire, l’éducation auprès des pêcheurs, la conservation et la pérennité de l’espèce.

Par ailleurs, avec un peu de recul, on doit reconnaître que plusieurs actions ont été entreprises pour la conservation du saumon, au cours des dernières décennies. Que ce soit en mer (élimination des pêcheries commerciales) ou en rivière (promotion de la remise à l’eau, baisse des quotas/tags en pêche sportive, programme des habitats de la Côte-Nord et nouvelle station piscicole de la Romaine, différents projets subventionnés par la fédération, etc.), nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli jusqu’à présent et la FQSA n’y est pas étrangère… Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire, comme essayer de comprendre les facteurs de survie en mer, mais nous devons maintenir nos actions et surtout, comme je le disais plus tôt, assurer une relève solide de pêcheurs de saumon qui agiraient, en quelque sorte, de porte-étendards de l’espèce.

Pour conclure, nous ne pouvons faire abstraction de la courbe démographique qui reflète un déclin en termes de nombre de pêcheurs, surtout auprès de ceux qui sont arrivés massivement au début des années 1980, avec le déclubage et l’accès plus facile à nos rivières. En contrepartie, il faut se réjouir des initiatives observées ces dernières années, avec entre autres l’arrivée sur nos écrans des Hooké, Wildcats, Lendemain de Trôle, Kalamouche, Le Roi des rivières, elles pêchent ou encore la multiplication d’activités rassembleuses telles que les différents mentorats sur les rivières à saumon, La pêche au féminin, le Forum spey de Sherbrooke, les soirées Bière&Mouche, La pêche est belle, Action Saumon et le festival PALM, qui ont créé un « buzz » dans notre milieu. Naturellement, il ne faut pas non plus oublier les efforts soutenus des associations locales comme les Moucheurs du Montréal Métropolitain, qui font la promotion de la pêche à la mouche depuis si longtemps! Je pense qu’avec toutes ces initiatives, la relève est assurée dans sa pluralité et c’est exactement ce qu’il faut encourager, selon moi. Sur ce, au plaisir de vous croiser à l’une ou l’autre de ces activités!

Au nom des membres du C.A. des MMM nous vous remercions pour votre implication au sein de la FQSA et soyez assurée de notre appui.

Gilles Dubé, président[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

Rencontre avec Gilles Vaillancourt

Rencontre avec Gilles Vaillancourt, retraité de la STM où il a occupé le poste de conseiller en transport adapté. Gilles a développé un intérêt passionné pour les insectes au point où il a développé, au sein des MMM, un cours complet sur l’entomologie en rapport avec la pêche à la mouche

Q. Gilles d’où vous est venu votre intérêt pour la pêche à la mouche?

R. Je pêche depuis l’âge de cinq ans. J’ai développé une fascination pour la pêche à la mouche en lisant plusieurs revues sur le sujet. J’avais déjà un équipement sommaire et je pratiquais à l’occasion. J’avais un copain qui m’avait initié à la pêche à la mouche. Au printemps 1992, j’ai franchi le pas. J’ai par la suite rencontré François Boulet, alors président de la Fédération des pêcheurs à la mouche et membre des MMM au Salon de la pourvoirie. Je suis membre des MMM depuis ce temps. J’avais participé à l’initiation de pêche à la mouche. Beaucoup plus tard, à la suggestion d’Yves Beauregard, j’ai occupé le poste de vice-président de la Fédération des pêcheurs à la mouche.

Q. Quelle a été votre implication au sein des MMM?

R. En 1993, j’ai fait un premier voyage dans les Catskills afin de pêcher sur la West Branch de la rivière Delaware. À Roscoe, ce fut le début de mon cheminement en entomologie en identifiant des insectes. J’y ai acheté plusieurs livres d’entomologie.
Voyant mon intérêt marqué, Yves Beauregard, alors président des MMM m’a remis le kit d’entomologie des MMM et m’a refilé la responsabilité de l’entomologie pour le club. Les premières années ce fut des ateliers de discussion et d’échanges sur le sujet.
Les cours d’entomologie ont débuté en 1995-1996. À la même époque, j’ai multiplié les sorties. J’y ai alors développé une passion pour la pêche en rivière pour ses insectes. J’ai également animé pendant plusieurs années les ateliers d’entomologie lors des initiations de pêche avec les MMM sur la rivière Doncaster.
J’ai pratiqué beaucoup la pêche à la nymphe. Chez les MMM, c’est Gerry Bourbonnais qui m’a le plus influencé par sa passion lors de ses ateliers de pêche à la nymphe et lors de sorties au bassin de Chambly.

Avec les années, j’ai développé le cours d’entomologie. Après une quinzaine d’années, il était temps que d’autres prennent la relève (Jocelyn Masson et Michel Rivest).

Q. Quels sont les objectifs que vous poursuivez actuellement?

R. Mon intérêt va plus vers l’écologie des cours d’eau. Je voudrais connecter plus rapidement avec l’environnement et en arriver à décoder une rivière.
Mon rêve serait de regrouper un petit groupe de pêcheurs d’expérience, ce que j’appelle une Fly Fishing Matrix et faire des sorties où un pêcheur d’expérience est jumelé à un novice.
Je travaille actuellement à développer des contenus pour le site des MMM. J’ai déjà beaucoup de matériel. C’est à suivre…

Q. Quel est l’avenir de la pêche à la mouche au Québec?

R. Difficile, on le constate par le faible nombre de boutiques pêche à la mouche. Pour ce qui est des rivières, je suis d’accord pour les programmes d’ensemencement soient maintenus là où la pression de pêche est forte, mais je crois qu’il est plus important de préserver les habitats que d’ensemencer à tout vent.
Monsieur Vaillancourt, je vous remercie au nom des MMM pour le temps consacré à nos activités plus particulièrement en entomologie. Nous savons pouvoir compter sur vos connaissances et votre expérience dans la pêche à la mouche.

Gilles Dubé, président

Rencontre avec Michel Rivest

Rencontre avec Michel Rivest, professeur à la retraite lequel s’est impliqué au sein des MMM dans plusieurs facettes de la pêche à la mouche.

Q. D’où est venu votre intérêt pour la pêche à la mouche?

R. Tout petit, j’allais pêcher dans le ruisseau au chalet de mes grands‐parents. J’utilisais un bout de branche, une corde et un hameçon sans oublier les vers. À quelques occasions, j’ai pratiqué le lancer léger et j’ai un ami qui m’a initié un peu à la pêche à la mouche il y a bien longtemps. Afin de souligner mon 51 e anniversaire de naissance, un couple d’amis, Françoise et Claude (alors membre du club), m’a offert une carte de membre des MMM.
J’ai suivi différents cours de montage de mouches, un cours d’entomologie avec Gilles Vaillancourt et le cours de
lancer stage 1.
J’aime développer mes connaissances et mes compétences dans les activités où je m’implique. Avec l’aide de Jean‐François Lavallée et plusieurs heures de pratique, je suis devenu instructeur certifié de l’International Federation of Fly Fishers (IFFF) après avoir complété les examens requis. Je suis allé à l’école de Joan Wulff, sommité dans le monde de la pêche à la mouche, afin de peaufiner et comprendre certains aspects de sa technique et pour m’améliorer. Lorsque je suis allé à Somerset, au New‐Jersey, lors du salon de la pêche à la mouche qui s’y tient annuellement, j’ai suivi des cliniques avec deux maîtres reconnus dans le lancer de pêche à la mouche soit, M. Bob Clouser afin de me familiariser avec la technique de pêche à la mouche en mer et M. Gary Borger pour voir le type de techniques enseignées dans d’autres écoles de pêche à la mouche. Tous deux ont également marqué l’univers de ce merveilleux sport.

Q. Quelle a été votre implication au sein des MMM?

R. Suite au cours avec Gilles Vaillancourt, j’ai colligé de l’information sur les insectes aquatiques et par la suite, j’ai rencontré Jocelyn Masson pour lui présenter ce que j’avais fait. C’est grâce à lui, suite à son invitation, que je suis impliqué dans le cours d’entomologie depuis la session d’avril 2013.
Je suis un amant de la nature. J’aime vivre une journée en forêt ou les deux pieds dans l’eau. Dans le passé, j’ai déjà fait de l’identification de fleurs, d’oiseaux et d’insectes terrestres lors de mes randonnées en nature que ce soit dans les régions forestières québécoises, les Adirondacks ou lors d’excursion en canot‐camping. Mon parcours en tant qu’amant de la nature et professeur auprès des enfants d’âge primaire m’a permis de développer tous ces intérêts.
Et j’aime les partager avec les gens.

À l’hiver 2013, je suis devenu instructeur de lancer chez les MMM. À l’automne 2014, à la suggestion de Robert Lalonde, chef instructeur, j’ai accepté de lui succéder à ce poste. Pour moi, l’enseignement c’est naturel, ça fait longtemps que je m’implique à ce niveau. Plus jeune, avant même d’obtenir ma ceinture noire de judo, j’enseignais à des groupes de personnes d’âges différents en même temps qui variaient de 8 à 50 ans. J’ai vécu toute ma carrière professionnelle en tant que professeur. Ma première formation universitaire m’a permis d’enseigner l’éducation
physique pendant les 15 premières années, et par la suite, j’ai obtenu un deuxième baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire qui m’a permis d’être professeur d’une classe d’enfants de 9 à 12 ans pendant les 20 dernières années.

Q. Pourquoi cet engagement à multiples facettes dans la pêche à la mouche?

R. C’est ma personnalité de m’impliquer dans beaucoup de choses. J’aime apprendre, relever des défis, être davantage dans l’action que d’être observateur. Ce n’est que le temps qui m’empêche d’en faire plus dans cette sphère d’activités. Et avant tout, c’est une façon de rencontrer des personnes et de partager.

Q. Quels sont les objectifs que vous poursuivez à titre de chef instructeur?

R. J’ai le goût que les participants quittent leur journée de cours avec le sourire, qu’ils soient satisfaits de ce qu’ils ont appris et des progrès accomplis. Je veux également que les nouveaux adeptes de la pêche à la mouche ressentent un sentiment d’accueil de la part des instructeurs de lancers et du club des Moucheurs du Montréal Métropolitain, qu’on leur communique le goût d’investir dans différentes activités que ce soient les activités sociales, les sorties en lacs et rivières ou les autres cours. Il est toujours agréable de se revoir en différentes occasions.
De plus, ma formation et ma carrière professionnelle me portent à vouloir instaurer une certaine rigueur chez les instructeurs afin que les participants sentent une cohésion au niveau de l’équipe qui se reflète dans la technique transmise et les interventions. Je crois que l’équipe y est arrivée si je considère les évaluations positives des participants.

Q. Comment voyez‐vous l’avenir de la pêche à la mouche?

R. Je vois beaucoup de nouveaux adeptes depuis que je m’implique activement dans le club alors pour moi, elle se
porte bien. Il faut dire que je découvre de plus en plus cet univers grâce aux émissions télévisées, aux réseaux
sociaux, aux différents événements comme les salons ou les conférences. Et j’ai l’impression que je rencontre de
plus en plus de membres du club en lacs et rivières lors de mes sorties personnelles.
M. Rivest au nom du C.A. des MMM, je vous remercie de votre implication au sein de l’association. Pour cette raison,
les membres du C.A. vous ont désigné bénévole de l’année.

Gilles Dubé, président